Retrouver le sel
- Jean-Marie

- 9 août 2024
- 2 min de lecture


Ce texte avait déjà été publié. Ce jour en août neuf, je l'ai enregistré. A lire toujours mais aussi à écouter !
Et puis finalement le temps s'est attardé. Il s'est effiloché en lanières de printemps Il s'est fait lin, il s'est fait chanvre, ficelle autant Que cuir lacé sur corps lassés et nœuds dardés. Il s'est attardé cherchant printemps sous le plumier. Au bout d'une corde il désira que les rochers Offrent assurance nylon de vie pour s'accrocher À l'idée mai qui de cordée fut le premier À clocheter brins de muguet, à travailler, À ficeler et à nouer d'amour le temps En un rouleau saveurs couleurs premier printemps À partager près de l'étang dans tes mirettes écarquillées.
Le temps s’est attardé, les effilochés d’été
Ont suggéré à juillet de prendre le doute à temps
Pour que la laine de l’élan, le coton des étangs
Ne fassent cuire les peaux qu’en feux de satiété.
L’été s’est attardé, l’indien en lac Érié
Le lin au sol, les peaux à nu sur les rochers
Les maillots vains sur nos corps fous tant rapprochés
Que l’idée d’août jeta le doute même en férié.
Pas d’apogée pas d’périgée pas d’mer Égée
Un équinoxe beau sans être de printemps
Des rides sur nos peaux des rigoles en instants
Des moments partagés sur une plage à longer,
Sur une plage allongés tous deux sans faire exprès.
Le savions-nous déjà ? Septembre était tentant,
Quand la laine et le lin tissaient à contretemps,
Le savions-nous déjà que nous serions si près,
Que le lac en octobre s’appellerait Sautet ?
Qu’ouvrant la parenthèse un soir endimanchés
Nous tenterions folie de vivre en panaché
De partager not’re lit de partager nos taies ?
Le lin n’est pas coton la laine ne va pas d’soi.
Même en tissant les liens, ainsi veut le métier,
Ne comptons pas les heures ne comptons pas le temps
Nos automnes ont couleurs il sera toujours temps
De prendre le canal qui s’en va vers l’étier…
Pour retrouver le sel !
Jean-Marie Giraud
Corps, le 29 janvier 2023




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