Vacances pour l'été
- Jean-Marie
- 22 avr.
- 2 min de lecture

Il y a longtemps, longtemps, bientôt trente-cinq années... Je n'avais pas encore fait la randonnée autour du Vignemale et je découvrait les Pyrénées en contrefort de celles orientales !
Dans quelques Pyrénées baignées par le soleil,
Où le vert côtoie des rivières d’eau fraîche
Je coule des jours paisibles, enrobé par un ciel
Qui s’embrume chaque soir sur mon bout d’herbe sèche.
Vacances pour le corps, vacances pour l’esprit,
Cette fraîcheur excite sous l’étoffe légère
L’envie de faire l’amour au maintenant ici
Le besoin d’être bien en dehors des guerres.
Sans heure et sans radio, sans les heurts des infos,
J’organise, je compose pour une symphonie lente,
Quelques souvenirs proches d’émotions in vitro
Qu’une mémoire précaire organise en détente…
Vacance pour le corps, vacances pour l’été,
Mon cœur vagabonde entourant des regards
Qui rappellent aux vacances qu’elles sont guillemets
Dans le passage rapide de semaines sans égards,
Où chaque soir venant le rêve commençait
Augurant des demains sur le point d’éclater
Gonflés par la veille et par l’envie d’aimer
Mais que l’obligé labeur finissait par casser !
Vacances pour le corps mais travail de cœur,
Comparer les présents à l’idée des futurs
Pour cette dualité entre peine et bonheur
Pour encore une fois dépasser les captures.
Et cette symphonie ne s’arpège qu’au seuil
D’une longue complainte entonnée par moi seul
Où l’espérance souvent prend la robe du deuil
Comme à l’aube ce cri lancé sur le linceul !
Comment organiser ces chemins de croisement
Quand chaque long regard s’arrête sur un quai
Disponible à merci avec ses égarements
Mais qui envie les gares d’avoir plusieurs quais !
Et sans bateau à voile et sans rêves à offrir
Je reste encore le port de celle qui m’a choisi
Qui me garde qui sauvegarde mes demains devenir
Que je sais là présente quand je me sens saisi
Par d’autres belles jolies qui aspirent ma vie,
Par d’autres jeunesses ici qui me voudraient pour port
Mais que je laisse toujours en bordure du conflit
Sans renier l’amour que je laisse en apport…
Vacances pour le corps, vacances pour l’esprit,
Je restitue ici au soleil Roussillon
Un cœur à cœur lascif dérangé par l’envie
De me savoir aimé au-delà des passions.
Dans quelques Pyrénées baignées par la mémoire
Où le rouge côtoie des rivières de sourire,
Je coule des jours lents dont je redoute les soirs
Qui m’envoient dans le noir des visages souvenirs.
JMG
Comments