Fenaison
- Jean-Marie
- 3 sept. 2024
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 févr.


Cette année passée lente
Bientôt neuf mois de termes,
Cette année lourde attente
Peur que les huis se ferment
Nous a fait choir un peu :
De la colère du triste
Appelant sauve-qui-peut
À entrer sur la piste…
La mise à nu de juin
Et les fils d’avril
L’envie d’ivresse de vain
Qui tisse les futiles
Ont fait les fenaisons
De sainfoin de luzerne
Des regains à foison
De tous nos mots de terne.
Nous avons fourragé
Oubliant le printemps
Nous visions des andains
Pour presser le fourrage
La peur du manque d’entrain,
Que cesse le courage !
Le blé tendre à moisson
Occulta nos juillets,
Les mots se firent cruels
Sans l’envie d’effeuiller...
Les regains de toujours
Le trèfle et le ray-grass
Ont pressé notre amour
D’oublier guérilla
Quand en août d’été
En Provence en Lozère
Les mots durs détestés
Se métabolisèrent
Nos sentiers en destin
Accumulant l'argile
Pour façonner demain
En forme d'objet gracile.
Mon moi début septembre
Et ton toi d’équinoxe
Renouent avec le tendre
Ôtant traces sur l’inox.
La maison de rentrée
En charpente de tremble
Chevrons en arêtiers
Offrent un bien bel ensemble.
Si ton toit de septembre
Et mon moi qui espère
Qu’étanche soit la chambre
De notre doux repaire,
Notre maison novembre
S’entendra sans discorde
Comme dans l’antichambre
De deux voix qui s’accordent.
Au terme de l’année
Quand sera le solstice
Quand nous aurons flâné
J’aim’rai qu’on se blottisse
Sous nos draps de lit lin
Sous couette volubile
Pour un long doux câlin
Qui chasse nos avrils.
Jean-Marie Giraud,
Aubessagne, le 2 septembre 2024
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