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La chanson pour le bridge

  • Photo du rédacteur: Jean-Marie
    Jean-Marie
  • 16 mars 2024
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 mars 2024



Avertissement !

Le texte qui va suivre comporte trois parties : le prologue, le déroulement, l'épilogue. Le cheminement est un peu sinueux, il passe par des ponts et des chaussées... Mort et bière sont omniprésents avec quelques effets reculant !




Prologue

 

Pour faire un bridge il faut deux piliers et un tablier, ce qui détermine la morphologie d'un pont, trois joueurs et un mort, si tu es le mort, tu erres, deux dents support et une prothèse dedans.

 

Si le tablier s'effraie, on dit de lui qu'il est sapeur ; si les piliers plient, la mêlée s'affaisse, si la fesse est sise ailleurs, le pont n'a plus d'assises. Plus de pont plus de bridge, plus de bridge plus de mort, et si plus de risque de mort plus besoin de pompiers. Le mort pourra alors aller chez son dentiste aller, pour se faire installer une prothèse de dents. Le mort aura son bridge, se laissera pousser la moustache et ira poser ses fesses sur un tabouret du Bar à Thym pour savourer une bière.

 

Déroulement

 

"Quand aura lieu la première levée du corps pour la mise en bière ?" Me demande la barmaid en posant le rond de bière sous la pinte. "Le quidam a passé l'arme à gauche ?" m'enquis-je en avalant un plaisir minuscule à la santé de Philippe. "Quoi ! Vous n'êtes pas au courant ?" Surenchérit la miss derrière son comptoir."Vous savez bien que j'ai un courant d'air dans le citron et que même les écrits s'envolent…Que devrais-je savoir sur ce quidam éteint ?" répondis-je après la deuxième gorgée de bière. La barmaid poursuit : "C'était votre partenaire au bridge, vous savez, celui toujours fagoté comme l'as de pique !"

–        Moi "MC Solar?"

–        Elle "Non c'était l'as de trèfle…"

–        Moi "…Qui pique ton cœur !"

–        Elle: "Je suis Caroline"

–        Moi: "Enchanté moi c'est…Je suis…Je m'appelle…Encore le courant d'air…je m'appelle comment déjà ?"

–        Elle: "Je m'appelais comment déjà ? José, Abdel, Argentino, Jan Patocka…

–        Moi: "Ou bien alors bébé phoque…Non moi c'est Yves je crois !

–        Elle: "C'était lui ou vous le mort en général ?"

–        Moi: "Les histoires d'amour finissent mal, les histoires d'amour finissent mal, les histoires d'amour finissent mal en général "

–        Elle: "Lui aussi il est mort le Fred !"

–        Moi: "Il est mort, il est mort le soleil…"

–        Elle: "…Quand tu m'as quittée"

–        Moi: "Nicolleta ?"

–        Elle "Non Caroline !"

–        Moi "Pourtant j'aurais juré Nicolleta… Toujours ce courant d'air."

–        Elle: "Toujours est-il qu'il est mort, votre partenaire de pont"

–        Moi: "Dupont, Dupont avec un té, cela me revient, il était dessinateur et architecte en Angleterre"

–        Elle: "Mais on est dans un Pub on est en Angleterre ! il construisait des ponts ?"

–        Moi: "Des bridges, ici, on dit bridge pour parler du pont."

–        Elle: "Dupont vous dites, moi j'ai bien connu un Dupond mais avec un dé, il était couturier."

–        Moi: "Que cousait-il votre Dupond ?"

–        Elle: "Papa pique et maman coud…"

–        Moi: "…Mes parents sont culottiers…"

–        Elle: "… Ils font leur triste métier…"

–        Moi: "…Leur cœur plein d'amour."

–        Elle: "C'est entraînant n'est-il pas ?"

–        Moi: "C'est plutôt de Charles Trenet je crois !"

–        Elle: "Mon ami Mister Dupond avec un dé a été bien culotté de me dire que c'était lui le papa pique, l'as de la couture !"

–        Moi: "C'est peut-être lui à qui on doit lever le corps, c'est peut être ce Dupond avec son dé parce que le Dupont du bridge ça aurait fait un peu redondant pour un franco-anglais ne trouvez-vous pas miss Caroline ?"

–        Elle :"Ne dit-on pas le dé des tés pour faire fuir le doryphore ?"

–        Moi: "Ca c'est à cause des RG :"

–        Elle: "Il devait en être un le Dupond vous ne pensez pas ?"

–        Moi: "Un policier comme George Rémi ? Un couturier comme Charles Elie ?"

–        Elle: "Non un doryphore comme Alamo !"

–        Moi: "C'est John Wayne alors ?"

–        Elle: "Non, je crois bien qu'il s'appelait Franck !"

–        Moi: "Excusez-moi Caroline mais il me semble que ma pinte est vide. Auriez-vous l'obligeance de me resservir et de vous en servir une afin que nous puissions trinquer à nos ponts respectifs."

–        Elle: "Il s'appelait Franck, c'est à peu près certain… Une rousse ou une blonde ?"

–        Moi: "Non, non brune avec des yeux verts !"

–        Elle: "Une pinte de brune alors ?"

–        Moi: "Elle vient d'où "

–        Elle: "Vous ne m'avez pas parlé de bière ?"

–        Moi: "Si mais je voulais simplement savoir quel type de brune était au fût !"

–        Elle: "D'abbaye, c'est une brune d'abbaye, avec deux B pour la prononcer"

–        Moi: "Deux baies rouges pour la parfumer ?"

–        Elle: "Non deux B comme Brigitte Bardot "

–        Moi: "Je n'ai besoin de personne…"

–        Elle: "En Harley Davidson. je n'reconnais plus personne en Harley Davidson…

–        Moi: "…J'appuie sur le starter et voici que je quitte la terre…"

–        Elle: "…J'irais peut-être au paradis…

–        Moi: "…Mais dans un train d'enfer."

–        Elle: "Il est mort Serge !"

–        Moi: "Serge Dupond le culottier ?"

–        Elle: "Je ne sais pas mais il était sacrément culotté dans ses chansons: je vais et viens entre tes reins…"

–        Moi: "Si c'est avec deux baies, je préfère une rousse."

–        Elle: "Comme Mylène ?"

–        Moi: "Prose ou poésie, tout n'est que prétexte…

–        Elle: "…Pas la peine de t'excuser, muse ou égérie…"

–        Moi: "…Mes petite fesses ne cessent de t'inspirer !"

–        Elle: "C'est le monde à l'envers ?"

–        Moi: "Encore eut-il fallu que je les visse !"

–        Elle: "Mais de quoi parlez-vous ?"

–        Moi: "Des vôtres pardi !"

–        Elle: "Plus le désir s'accroît plus l'effet se recule."

–        Moi: "Vous êtes Cornélienne Caroline, mais je sais le monde au balcon pour vous avoir observée mettre la pression et mon goût pour la bière va se métamorphoser en une envie du Scotch contenu dans la grande bouteille derrière vous… »

–        Elle: "Et comme cela mine de rien, vous allez visser votre regard sur mes fesses, c'est cela ?"

–        Moi: "En quelque sorte mais à l'instant il s'agissait du verbe voir au plus que parfait du subjonctif !"

–        Elle: "Pour moi c'est pareil: le vice vous habite !"

–        Moi: "Et mon désir s'accroît…Mon désir de whisky s'entend !"

–        Elle: "Mes fesses avancent à ce compte là Monsieur l'Yves !"

–        Moi: "Montand l'Yves, Montand avec un D, je ne vais quand même pas mettre le petit doigt sur la couture du pantalon !

–        Elle: "Ca y est j'ai compris pour Charlelie… Comme un avion sans ailes…"

–        Moi: "…J'ai chanté toute la nuit, j'ai chanté pour celle…"

–        Elle: "…Qui m'a pas cru toute la nuit."

–        Moi:" Pour vous, à l'instant, mon désir a crû"

–        Elle: "je ne vous crois pas, et il aurait cru en quoi votre désir."

–        Moi: "Il a crû pour vous quand vous avez servi le scotch !"

–        Elle: "Que vous puissiez faire une erreur de syntaxe m'étonne: on ne croit pas pour quelqu'un mais on croit en quelqu'un.

–        Moi: "C'est une question d'accent Caroline !"

–        Elle: "De l'accent, de l'accent, mais après tout en ai-je…"

–        Moi: "…Pourquoi cette faveur, pourquoi ce privilège…"

–        Elle: "…Et si je vous disais à mon tour gens du Nord…"

–        Moi: "…Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort…"

–        Elle: "C'était Frank aussi je crois !"

–        Moi: "Son père !"

–        Elle: "En tout cas pour la syntaxe, non seulement je crois, mais je suis sûre d'avoir raison."

–        Moi: "Cette moue décidée ne fait qu'accroître mon désir…A votre santé miss Caroline !"

–        Elle: "Il est fort probable alors que l'effet s'est reculé et dans cette configuration et vous regardant face à face, j'eus préféré pour vous que votre désir décrusse encore."

–        Moi: "Je suis de ce point de vue votre pur érigé…Pardon… Votre pur obligé !"

–        Elle: "Moi je vais me resservir une pinte de blonde en attendant de comprendre pour qui est programmée la mise en bière."

–        Moi: "Il paraît que c'est un joueur de bridge."

–        Elle: "C'est normal alors qu'il fasse le mort!"

 

 

Épilogue

 

 

J'ai invité Caroline à peindre une toile dans mon atelier, une toile qui représentait trois faisans. Nous l'avons réalisée à quatre mains. Mon désir pour elle a tant crû que les fesses ont reculé. De son côté Caroline a cru en moi, en faisant au couteau les trois faisans dorés. Elle entonna aussitôt, pour célébrer "là mon talent : en leur chantant: les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient bête, les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux et plus ça devient…". L'œuvre que nous avons réalisée ensemble a servi à payer l'ardoise car c'était une toile, par nous deux et pour nos deux, peinte.

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