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Les latitudes lasses

  • Photo du rédacteur: Jean-Marie
    Jean-Marie
  • 3 févr. 2021
  • 1 min de lecture





Il était tant toilé ce bateau d’élégance

Recevant l’eau salée en hostie d’allégeance

Il était tell’ment fier ! Un vrai petit bijou :

Sur le teck les glissières intérieur acajou

Des winchs étincelants où se lovaient les drisses

Barres de flèches en trident et bôme en belle actrice !

Il était destrier toujours prêt pour partance

Rich’ment accastillé la proue en préférence.


Les flots lents ont sculpté des filaments de sel

Des rides incrustées en milliers de parcelles

Sur sa coque en souffrance tentant encore voyage

Sur les crêtes d’errance des trop longs convoyages.

Les flots longs ont tatoué des ancres d’amertume

Sur son vieux pont bafoué par les lames d’écume.


Il était tant racé ce bateau généreux

De milles jamais lassé il était tout heureux

D’surfer sur les tropiques porté par l’alizé

En courbes asymptotiques à la moindre risée,

Un étalon de mer bondissant vers le ciel

Pourchassant les chimères et le providentiel

Sur la houle atlantique et sur les vagues à l’âme

Cherchant dans le quantique les chemins de la larme.


Les flocons sur son pont ont fabriqué congères

Des habitats lapons tout au long de l’hiver

Le froid a pris le pas l’automne est en partance

Le printemps n’sera pas ou alors sans présence...

Ce bateau beau d’hier vogue sans importance

Et sa dernière prière ne trouve plus de portance .

Sillonnant l’arc en mer comme une noix sans gréement

Ses voiles devinrent amères sans leur mât complément.


La coquille était vide les cerneaux engloutis

Le carré trop humide s’était empuanti

De latitudes lasses et de méridiens courbes

De cheveux en filasse, de trop d’écumes fourbes…


Jean-Marie Giraud

Nyons, le 25 janvier 2021

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