La musique est un cri qui vient de l'intérieur
- Jean-Marie
- 17 mars
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 mars

Cette phrase titre, je l'ai eu en tête avec ses notes en insomnie récente. les mots se croisent se toisent et s'organisent ! La musique, ma musique elle est dedans alors que je ne joue ni de vents, ni de cordes ni de percussions. "Noir et Blanc" une chanson de Bernard Lavilliers a présidé aux mots qui vont suivre et a fourni le titre de ce post.
"La musique parfois a des accords mineurs
Qui font rire les enfants mais pas les dictateurs.
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur.
La musique est un cri qui vient de l'intérieur.
Po Na Ba Mboka Nionso... Pe Na Pikolo Nionso"
Quand l'air s'envole l'ami.e n'émet plus bémol. Nous violons celles dans des récits où tout s'écrit, où le dos décroche en simagrées, en labyrinthes de solitude, en fugues rétives mi celles mi messes. La manivelle de la viole de gambe, comme un archer qui décoche trait, est un soleil de symphonie qui orchestre la chambre en rais sur sol. Le luth qui garde l'ut en troisième clé se sait si dièse à cet instant tant attendu, qu'il demande un claveciniste pour lui gratter les cordes. Dodelinant de la tête le chef oscille au diapason : le la peint bleu l'amphithéâtre, les cymbales s'emballent, coulissent les trombones, s'affolent les bécards, se déniaisent les dièses en fol fortissimo. Les seins faux niquent, les nains faux baisent, les altos t'aiment à l'unisson, les flûtes se taillent et picolent haut, l'assistant au ton doré festoie, trompettes et contre basses s'offrent l'hautbois pour l'ultrason. Les bas sont feints en liseré, les aigus nagent sans palmes et sans tuba pour atteindre Ars en ré, et l'hélicon de chapiteau s'enroule sur le dos de Lapointe. Chaque bras guette la baguette qui donnera le la ici, à même le sol, le dos sur tatami, la baguette du facétieux, de l'enchanteur... La musique est un cri qui vient de l'intérieur. C'est d'Lavilliers pas d'de Villiers pour lui elle vient d'la cour d'honneur, du droit d'aînesse, du droit d'cuissage, du droit d'la fesse qui se confesse entre deux messes de Pâques en écoutant Jésus revient ! La baguette du chef, n'est pas ficelle pas plus que flûte. Elle est levain toute levée, elle est badine bien longue et fine, elle est la verge elle est l’asperge…
Violoncelles là ! Violoncelles ci ! Altos ni truands, altos réfacteurs d'orgues, violon d'Ingres puisqu'il consent à peindre, les sanglots longs des violons de l'automne... Tous sont là accrochés du regard à la baguette levée du chef... Toutes les cordes sont tendues ! Les cuivres sont lustrés, les bois cirés ! Les clarinettes jouent les bas sons, trombones et trompettes font des cors d’harmonie ! Les peaux tendues des percussions n'font pas peau neuve quand c'est l'attente sous le tipi ! Même le triangle s'isocèle ! L’harmonica cacophonne moins, le clavecin d’un autre temps en pince pour le piano forte ! Chacun.e attend que l'air se donne et que l’air tonne, chacun.e dans sa bulle dans son aire, son nid son repaire. La partition à ses trois clés ! Elle est la voûte et lui, le chef, la clef !
Mais oh surprise ! Genre, le chef en fait elle est une cheffe ! Elle est une cheffe née à Rostov. À Rostov-sur-le Don et ce long fleuve a offert à la cheffe son long cours de savoir. Quand elle descend sa baguette, au la elle préfère donner l'ut... Parce que pour elle l'ut est russe et donne vie à tout être, à tue-tête, en atouts Maître et Marguerite même si...Les utérus de certaines dames doivent avoir les oreilles qui sifflent... Maman Donald, maman Vladimir, maman d’Élon... Mais c'est une autre musique, un autre requiem qui abîme, qui blesse qui tue la raison et les passions ; où des saints iniques font des ronds sur le dos des hommes et des gosses dans le dos des femmes ; où des hommes impudiques pillent sols et sous-sols, pour fabriquer du malheur ici ou là à coup de crosses et de menaces, à coup de gueule et d’ignorance !
Quand elle a donné l'ut en baissant sa baguette l'essaim phonique embrasa l'auditorium et puis la ville entière, de mille saveurs sonores, de mille senteurs audibles, mille umamis d'épices ! De mille baisers s’envolant en croches et triples croches multicolores ! En mille déflagrations de vies de rires de larmes ! En mille sourires empathiques, mille regards de connivence, mille expression du bonheur d’être là, d’être le la ! Souffles lancés retenus étouffés braisés ! Cordes pincées, grattées, lissées, frottées ! Peaux battues, caressées, lustrées ! La cheffe du bout de sa baguette donna vie donna âme, offrit paix en symbole en symbiose en symphonie … La musique est un cri qui vient de l'intérieur !
Jean-Marie Giraud,
Aubessagne, le 16 mars 2025
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