William et Adam
- Jean-Marie

- 11 janv. 2007
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 janv. 2021
William et Adam
La pomme :
« Je pensais avoir la primeur, quelle poire je suis ! »
La poire :
« Pourquoi suivre une poire ? »
La pomme :
« Mais non je suis une poire
Suis conjugaison d’être, j’avais besoin d’y croire… »
La poire :
« De croire en quoi ? Pourquoi William est-ce que tu suis ? »
La pomme :
« Je ne suis rien du tout, je suis tout simplement ! »
La poire :
« C’est ce que je te dis, tu suis n’importe qui
La première poire venue la première pomme d’Adam
Avant que tu ne tombes dedans et par ici ; »
La pomme :
« Tu dis n’importe quoi, je voulais la primeur
De ses beaux seins en poire de son abricot lisse
De son bouton d’amour qu’on nomme clitoris
De ses fesses dorées de ses lèvres douceur… »
La poire :
« Quelle poire tu es, quelle pomme tu fais et happy end. »
La pomme :
« Je sais, je sais, je sais de l’amour les prix meurent
Mais pour trouver la rime à ta pomme d’api « end »
Je me dois, demain, de me lever de bonne heure
La raie nette, du pied droit et de joyeuse humeur ! »
La poire :
« Pourquoi dis-tu cela ? Ne suis-je pas en droit
De te traiter de pomme quand tu cherches la primeur ? »
La pomme :
« Tu es comme tous les autres, parapluie dans les doigts,
Tu t’estimes protégé en ouvrant ton pépin
De tous les avatars de toutes sortes de poires
Alors que ton trognon est bourré de pépins ! »
La poire :
« Calme, calme, calme, ne soit pas dérisoire
Retrouve un peu la pêche, arbore la patate,
Ne soit pas ridicule, n’avale pas de travers,
Ouvre ta chemise et desserre ta cravate ! »
La pomme :
« Je suis déjà à poil sans me sentir pervers
Et n’ai pas l’intention de proposer banane
Pour être dans le ton des fêtards Saint Sylvestre
Alors que belle Hélène en dessert tout exquis
A demandé ma gauche plutôt que prendre ma dextre… »
La poire :
« Tu te perds dans les mots pour obtenir la rime
Et ton idée primeur s’enlise dans tes propos… »
La pomme :
« Parce qu’au mot compote il n’est de synonyme
Pas plus qu’au volatile que l’on fait cuire au pot ! »
La poire :
« Pourquoi pas les agrumes, oranges et mandarines
Clémentines sans pépins, californiens pomelos
Pour plein de vitamines et des desserts Andros… »
La pomme :
« Tu veux me rendre malade en besoin d’aspirine !
Qui te parle de fruits ! Je veux avoir primeur
Sur son corps son esprit je veux aimer son cœur… »
La poire :
« D’artichaut, son cœur d’artichaut ! Que du bonheur !
Tu es poète en herbe… De vers cultivateur ! »
La pomme :
« Eh oui ! J’aime les fruits ; les framboises les mûres mûres
Les groseilles, les cassis et toutes les baies sauvages
Ma Myrtille voisine, les airelles de passage,
Les dattes toutes confites et les figues qui murmurent ! »
La poire :
« Ah ! Je te vois venir avec tes figues confites
Je ne suis pas une pomme et comprend l’allusion
Ta salade de fruits est salace, déconfite,
Tu cherches la primeur pour y faire intrusion… »
La pomme :
Que nenni ! Que nenni ! Je vieillis voilà tout,
A force de n’être payé qu’avec des queues de cerises,
Je rêve de fruits mûrs qui me couvrent de bises
En pâte de coing, prostré, j’entame mon va-tout !
Avant que dans plus tard, je ne sucre les fraises,
Je souhaite en bout de lèvre aspirer leurs tétons
Avec une goutte de miel un filet de citron
Et m’endormir enfin tout sucré et bien aise… »
Jean-Marie Giraud
Nyons, jeudi 11 janvier 2007




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