Ils sont vastes les alpages !
- Jean-Marie
- 29 avr.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr.

Je republie ce texte qui date de décembre 2020. Je le trouve tout à fait bien fait, instructif et précis !
Après quelques échanges épistolaires et téléphoniques, et après un premier diner en tête à tête, un homme et une femme décident que faire l’amour serait une belle suite pour cette rencontre agréable et enrichissante. Les deux amants ne sont pas nés de la dernière pluie et comme cette histoire est une fiction, nul besoin de se protéger ni du Sida ni du Covid…
La maîtresse à l’amant :
« Mais quel charivari ! »
Celui-ci fier lui dit :
« Tu d’vrais tâter l’batt’ment
J’crois bien qu’il accélère »
La femme
« Oui mais quand même l’ami
Arrête la série
Fais gaffe au vasculaire ! »
L’homme
« Tu penses que j’exagère
Que je devrais m’ calmer
Un peu moins t’baratter
N’plus t’envoyer en l’air ? »
La femme
« C’est pas ça gros biquet
Mais remettre le couvert
Quand on est pas tout vert
C’est peut être risqué ! »
L’homme
« Tu me fais me dresser
Qu’y puis-je ma chérie
N’es-tu point l’égérie
Qui le fait s’empresser ? »
La femme
« Quand tu dis « me » c’est toi
Et quand c’est « se » c’est il
La limite est subtile
Ces deux-là se côtoient
Depuis longtemps j’présume… »
L’homme
«… Et ont les mêmes goûts
Et le même bagou
Pour dire qu’ils assument !
Et donnent et donnent et donnent ! »
La femme
« Hédonistes tous les deux
Mais l’amour s’fait à deux
Au-delà ça déconne.
Et ce faisant quand même
Il est un grand principe
Dans le travail d’équipe
De deux êtres qui s’aiment
C’est que se répartissent
Un peu dans l’équitable
Ce qui est profitable
Dans tous les interstices. »
L’homme
« Tu veux dire que ma queue
Enfin mon appendice
Pourrait être préjudice… »
La femme
« Peut-être mais pas que !
Certes il est beau je l’aime
En érigée vigueur
Ou en tendre douceur
Quand il se fait poème
Mais parfois le totem
Quand il se fait pilon
En jouant l’étalon
Ne pens’ guère au tandem
Que nous formons au lit
Et qu’aussi je pédale
Même à l’horizontale
Quand arrive l’hallali ! »
L’homme
« La la la tu veux dire
Comme quand ad libidum
Quand tu’as foi dans l’bonhomme
Qui va te faire… Partir ?... »
La femme
« Tu’as failli dire jouir ! »
L’homme
« C’est vrai qu’est culturel
L’idée que le phallus
Est un olibrius
Qui donne plaisir aux belles ! »
La femme
« Mais t’entends-tu parler ?
On dirait qu’t’as perdu
Ce petit bout d’vertu
Qui ôte le gravelé !
Il n’est pas seul au monde
Ton charmant ustensile
Et il s’rait imbécile
Que lui comme toi confondent
Le mot pénétration
Avec celui d’plaisir
Que toujours soit désir
Quand est l’intromission ! »
L’homme
« Là ! Je dois dire que là !
Ben tu me laisses baba !
T’as vu il reste en bas
Tout petit flagada !
Tu me disais merci
Que j’étais ton chéri
Qu’tu étais mon égérie
Au début du récit !
Alors moi je pensais
Que nous faisions la paire
Que nous étions prospères
Que nous t’faisions danser !
Que mon petit bout d’chair
Était celui par qui
Ton plaisir prenait corps
Te f’sait crier encore :
« C’est exquis c’est exquis ! » »
La femme
« Joli planté d’bâton !!!
Mais tes skis, mais tes skis !
Ton stem est mal acquis
Parallèle à tâtons !
Mon amant de passage
N’est pas Killy qui veut !
Si vous êtes verveux
Dans votre déballage
Exhibant fièrement
Votre bel instrument
Pour ouvrir le passage
Vous oubliez l’agile ;
Glisser entre les portes
Pour qu’le slalom transporte
En petites touches habiles
Sur les parois brûlantes
Des nymphes en alerte
Des bribes de tempête
En touches succulentes !... »
L’homme
« Tu veux dire qu’lui et moi
C’est la descente tout schuss
Juste quelques secousses
Et qu’ ça vaut pas l’chamois ? »
La femme
« Je suis dubitative !?? »
L’homme
« Pas de troisième étoile ?!
Même pas deuxième étoile ?!
Elle serait trop hâtive ?
Fait gaffe à l’effet fesse [1] !
Font la chasse aux bâtons
Et propose le flocon
Même sans le tire-fesse ! »
La femme
« Mon ami mon ami
Ne le prenez pas mal
Je sais que l’animal
N’aime guère l’origami
Et qu’issu de pliages
En désordres ordonnés
À tous n’est pas donné
D’admirer l’coquillage !
Ni deux ni trois étoiles
Mais une fusée d’vermeil
Qui certes faisait merveille
Quand était l’ancestral.
Pour l’spécial c’est l’chamois
Pour l’géant c’est la flèche
– Quand c’est chouette c’est chevêche
Et lustrage peau d’chamois !–
Je digresse je digresse…
Puis un jour l’super G !
Et savoir s’diriger
Même à très haute vitesse !
C’est la fusée la flèche
Sauts d’ cabri galipettes
Une montée en goguette
P’tit jésus dans la crèche ! »
L’homme
« J’ai donc une fusée d’or
Descente vertigineuse
Sur pente savonneuse
Négligeant les abords ?
Je ne s’rais pas Killy
Ignare en combiné ?
Mais je sais butiner
Avant que soit saillie !
Vous savez soixante-huit
Ce n’ fut que les JO
Donc pas une histoire d’O :
Celle d’après s’est traduite
Depuis bien avant mai
Par une très érotique
Avec du ski nautique
De l’humide en sommet ! »
La femme
« Oh mais Monsieur l’amant
Vos phrases toutes rimées
Et qui disent oui mais
Invitent au vouvoiement !
Super G combina
Du rapide de l’agile
Afin que le pistil
Sorte de l’orphelinat !
Maintenant que l’on sait
Qu’il est bien conséquent
Sans être provocant
Le clitoris essaie
De dire à ces messieurs
Que le pas d’patineur
Plutôt que suivre traceurs
Et ben c’est vachement mieux !
Je prends votre butinage
Et bien d’autres caresses
Sur mon mont ou mes fesses
Ils sont vastes les alpages ! »
L’homme
« Du ski piste au nordique
Madame vous visez juste
Et il serait injuste
Qu’uniqu’ment l’olympique
Préside à notre idylle !
L’alpin c’est sûr descend
Il est étourdissant
Mais quelques fois futile !
Conjuguer belle adresse
Au tir et sur les skis
Au saut et c’est exquis
Relève de la prouesse !
Ҫa s’appelle biathlon
Ou combiné nordique
C’est souvent bien ludique
De frôler le nylon !
Mais vous savez madame
Qu’on attendait de moi
Quand c’était autrefois
Du tonique de la flamme !
Qu’entrer sortir c’était
Le b a ba du mâle
Et en longue cavale !
Alors heureuse ? Était
Une question récurrente
Posée tout en fumant
Par ce bouffon d’amant
En direction d’ l’amante ! »
La femme
« Raconte-moi soixante-neuf
En roi du combiné… ! »
L’homme
« Du super combiné ?! »
La femme
« Entre nous c’est tout neuf ! »
L’homme
« Donc alors le tire-fesses :
Il faut un peu d’ressort
Souplesse sans effort
Bâtons derrière les fesses… !
La femme
« Et puis de la tendresse
Suivre d’abord les traces
Et prendre un peu d’audace… »
L’homme
« Et garder la souplesse… »
[1] FFS Fédération Française de Ski.
Jean-Marie Giraud
Villemus, le 8 décembre 2020
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