Danseuse
- Jean-Marie
- 28 janv.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 févr.

Hier, en troisième et dernier volet de l'atelier d'écriture organisé par le Csapa dans le cadre de "l'écho des traces", nous avions comme consigne de jouer sur les sensations, les émotions et leurs manifestations sur le corps, nos corps. L'exposition à l'artothèque de Miramas s'intitulait "En-Corps"... Bénédicte nous a demander d'écrire sur le ressenti de nos corps en jouant sur les mots et nous a lu, en préalable, un texte de grand corps malade intitulé : "Le langage du corps". La boucle se boucle...
"Le corps humain est un royaume où chaque organe veut être le roi
Y'a le coeur, la tête, les couilles, ça vous le savez déjà
Mais les autres parties du corps ont aussi leur mot à dire
Chacun veut prendre le pouvoir et le pire est à venir
Il y a bien sûr la bouche qui a souvent une grande gueule
Elle pense être la plus farouche mais se met souvent le doigt dans l'œil Elle a la langue bien pendue pour jouer les chefs du corps humain
Elle montre les dents c'est connu mais n'a pas le cœur sur la main
Seulement la main n'a pas forcément le monopole du cœur
Elle aime bien serrer le poing, elle aime jouer les terreurs
Elle peut même faire un doigt elle ne fait rien à moitié
La main ne prend pas de gants et nous prend vite à contre-pied
Le pied n'a pas de poil dans la main mais manque d'ambition
Au pied levé je dirais comme ça que le pied n'a pas le bras long
Les bras eux font des grands gestes pour se donner le beau rôle
Ils tirent un peu la couverture mais gardent la tête sur les épaules
On peut être timide ou on peut parler fort
D’toute façon ce qui décide c'est le langage du corps
On peut avoir l'esprit vide ou un cerveau comme un trésor
D’toute façon ce qui domine c'est le langage du corps
C'est le langage du corps C'est le langage du corps"
Moi aussi chevillé comme mortaise et tenon
Dans mon corps tout entier s’assemble la raison…
Mon front s’esquive
Le sien s’enlise,
Ses cheveux en bataille : mon visage s’aveugle !
Je regarde je l’assaille : en mon crâne l’abeille beugle !
Mais où est donc Hornicar ? Où est donc son ouïe
Je n’entends plus bien car… :
« Je n’ai plus goût à rien
Elle danse dans l’écrin
Je l’ai à fleur de peau
Chair de poule sur ma peau
Je m’sens boiteux
Vilain petit canard
Elle échassière
Elle : toute en cuisse
Elle est confite !
Elle me fait de l’œil
Moi j’l’ai à l’œil !
J’l’ai tout d’suite vue
C’est La Goulue
De Toulouse l’autre
Pas la danseuse de Degas
Elle est pour gars d’la ville
L’urbain le joli « moi » civil ! »
Notre corps à corps danse
Sensible, beau, dense
Je suis elle, elle est moi
Juste en émoi pour elle…
Picotements majeurs
Fourmillements sueurs.
Sur l’estampe qui grave
Je voie mes tempes qui grisent…
Je décroche le cadre
Elle est mienne.
Je la prends à deux mains
Pour les jours de demain.
Jean-Marie Giraud,
Gap le 27 janvier 2025
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