L’Épicurien analogique
- Jean-Marie
- 3 mai 2023
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 nov. 2023
Quelques mots introductifs pour présenter ce texte quelque peu alambiqué. Les alexandrins qui suivent tentent d'explorer quelques consonances cutanées et sous-jacentes à la bienséance tout en faisant parler un séant qui aimerait être aimé pour ce qu'il est : un cul ! Les fromages s'en mêlent comme si les personnages jouaient un rôle sur un plateau de tournage. Sans doute firent-ils bonne chère ! Beaucoup de renvois en bas de page pour tenter l'explication...
« Je suis, des culs, lassé lui dit son bel amant. » « Mais, mon cher, pour ce faire, encore eut-il fallu Que vous enculassiez ! Ce mot est bien charmant, Lui répondit l'amante sur un ton résolu. »
« Aurais-je dû cédiller[1] afin de dire déçu ?
Je suis déçu lassé de sentir les soupapes
Glisser dans la culasse rectifiée et fessue
Sous l’effet culbuteur d’un adepte de Priape[2] ! »
«Laissez tomber la mécanique ! Déculassez !
L’amour est une musique pas un moteur thermique !
C’est un plat du dimanche une jolie fricassée
C’est d’écrire une chronique tonique sous la tunique !
Vous sentez-vous lassé, lassé des culs dessus ?
Je vous montre mes dessous qui semblent être lacés :
Aubade[3] sont sous ma robe vous ne s’rez pas déçu :
Croquez ! Je suis belle pomme une pomme de pinacée[4]
L'amante lui montra dos et présentant sa raie[5] Lui dit, il faut oser et ça se situe là Et ça m'étonnerait que vot're joli furet Gisant en sol[6] humide en soit tant que ça las[7] ! Ces quelques notes émises donnèrent bémol au mi Les corps se mirent à cru et les paroles aussi L'interdit fut levé et le mot cul admis, Présenté sur plateau pour des péripéties ! Dire que l'amant piaffa[8] semble être redondance La note était manquante pour lancer la ballade[9], Balade[10] en concerto avec en fer de lance Une belle clarinette accompagnant l'aubade[11]. L'amant de cette fable se perçut tout ému. Mais pour lui de l'admettre n'avait rien de facile ! In situ sur le lit il sentit l'cul promu[12] Se lover contre lui, lui murmurant gracile : « Aurais-je le cul prose si tu oses le cuivre ? Aurais-je la reinette si tu croques la pomme ? Trompette-moi l'entresol je suis ta belle Vouivre[13] Festoie-moi l'Chandamour[14] offre-toi grand saut d'homme[15]. Je suis séant seyant j'm'exprime en métaphores Je compose un plateau aux sons épicuriens Je range les instruments dans un grand coffre-fort Je suis sous estimé comme si j'étais vaurien... Les amants peu souvent expriment qu'il est doux Que viennent flirter vers moi la Baguette Laonnaise[16] Les Boulettes d'Avesne[17] ou le Claquebitou[18]. Ils sont pudiques en somme par peur de la fournaise ! Les amantes peu souvent vantent ma Mimolette[19] Et voient le Trou-du-cru[20] sans Beaufort[21] d'Abondance[22]… Le Délice du Chalet[23] et le Pas d'Escalette[24] Sont souvent des desserts qui leur crème les sens ! »
« C'est vous Madame qui dites ou votre œillet fripé ? Parle-t-il en son nom ou au nom d'tous les siens ? Demanda l'amant sage bien qu'un p'tit peu flippé À la dame dont le cul lui semblait rabelaisien ! » « Oh vous savez mon cher que lui est chien moi chat : Quand lui parle c'est l'émoi quand c'est moi il pétille. L'élection d'la demeure est au gré du pacha Que j'aime à héberger en chat ou en pastille ! Comme j'aime faire bonne chère je propose un plateau : Une Bite d'âne[25] Loir-et-Cher[26], n'est pas pour me déplaire, Un Gourmelin de Loire[27] déclenche le vibrato
Le tout accompagné d’un bon vin qui Sancerre ! » « Vos propos sur l'lait cru sont-ils à double essence ? Et vos miches ma mie sont-elles fromagères ? Mon trombone est coulisse il va en tous vos sens Ma flûte joue une musique qui se veut fourragère ! Répondit l'bel amant avançant son Bougon[28] Vers la peau de sa chère et l'Anneau du Vic-Bilh[29]. Le chemin vers l'Oustet[30] pour mon doux parangon[31] Est-il glissant de sève pour permettre l'habile ? » « Il l'est mon bel amant et vous pourrez sentir Que mon Amour de Nuits[32] génère accord mets vins Et que mon huis ainsi ne souffre pas le martyr ! Entrez donc de plain-pied dans mon Brie de Provins[33] ! » Ce qu'ils firent c'est certain fut de belle facture D'en faire tout un fromage ne serait guère utile Sauf à connaître mieux toutes celles qui pâturent Pour offrir aux ferments un lait blanc et subtil Que des mains bienfaisantes et des caves idoines Transformeront pour sûr en mets grandiloquents. Les fromages furent nombreux les vers en macédoine Les instruments jouèrent... Furent-ils bien éloquents ? L'objectif est atteint dit l'amante à l'amant Pourrais-tu dire encore qu'tu es des culs lassés ? La tarte est bien Tatin[34] tu peux la retourner Ce sera notre dessert dit à sa chère l'amant.
[1]Et pourquoi pas dans le fond, se dire que cédiller c’est un peu y céder pour que des queues deviennent ceux qui n’ont par l’air de celles qui montent sur leurs chevaux à cru ! [2] Dans la mythologie grecque, Priape (en grec ancien Πρίαπος / Príapos) est un dieu de la fertilité, ithyphallique, protecteur des jardins et des troupeaux. Son équivalent dans la mythologie romaine se nomme en réalité Mutunus Tutunus, bien qu'il soit souvent cité sous le nom Priape. On reconnaît Priape par son gigantesque pénis constamment en érection. [3] Cette Aubade-là est marque et propose que celles de cette marque appuient avec douceur sur les chairs et les peaux ses satines éphémères [4] Botanique. Plante (conifère) dont les cônes sont porteurs de nombreuses écailles (famille des Pinacées ; ex. le sapin, le cèdre) [5] Ligne ou bande étroite et longue, colorée, qui marque la peau, le pelage, le plumage d'un animal ou qui, de couleur différente de celle du fond, constitue un élément décoratif sur un support (tissu, papier) : Les raies noires du pelage du tigre. Une étoffe foncée à raies claires. Sillon anatomique plus ou moins profond : raie des fesses. [6] Peut-être près de la clé ou bien générer du ras du… [7] A prononcer « la » bien sûr… [8] Parce que tout au bout de cette conjugaison se positionne le « fa » qui est souvent dièse pour l’ours Colargol [9] Celle-ci se fait de note en note parce qu’elle a deux ailes [10] Et celle-ci se fait de pied à pied parce que des ailes elle n’en a qu’une [11] Cette aubade-là n’est pas marque mais juste chant de l’aube qui per met au musicien de faire glisser l’étoffe [12] Et part voie de conséquence le compromis [13] La vouivre est une créature légendaire présente dans plusieurs pays européens, ayant généralement la forme d'un dragon bipède ou d'un serpent ailé. [14] Chandamour est une marque commerciale du secteur agroalimentaire appartenant à la SA Laiterie du Val d'Ancenis et désignant un fromage industriel de lait pasteurisé de vache. L'usine fromagère est située à Ancenis en Loire-Atlantique. [15] Un petit saut pour l’homme qui veut aller plus loin… « go more slowly » [16] Cousine du maroilles, la baguette Laonnaise a été inventée dans les années 1940 dans la ville de Laon en Picardie. Elle est produite à partir de lait de vache entier, elle est affinée en cave humide pendant trois à quatre mois durant lesquels la croûte est régulièrement lavée. Il existe également un plus petit modèle, appelé demi-baguette, d’un poids de 250g. [17] La boulette d’Avesnes est un fromage au lait de vache à 45% de matières grasses à pâte molle et croûte lavée, non pressée et non cuite. Sa forme de poire présente une croûte d’un rouge orangé vif due à la présence de roucou (Par métonymie, le terme roucou peut désigner aussi bien l’arbre, la graine ou la teinture, suivant le contexte. Le roucou utilisé en alimentation, est un puissant colorant, et aussi un condiment, à la saveur légère de muscade poivrée) aromatisée à l’estragon, sa pâte friable possède beaucoup de saveur et se révèle souvent piquante. [18] Le claquebitou est un fromage gras et très frais, baignant dans son petit-lait. Dans le livre Balade au pays des fromages, on peut lire : « En Bourgogne, le fromage blanc de référence est le claquebitou. Avec lui, on se rapproche de la grande spécialité lyonnaise qu'est la cervelle de Canut dit aussi claqueret lyonnais » [19] L’amie molette est à la clé ce que les dames sont au gouda. La mimolette, appelée aussi « boule de Lille » ou « vieux hollande », est un fromage traditionnellement produit en Flandre française d'où elle est originaire. [20] Il vient vraiment du cru ! Petit fromage au lait pasteurisé de vache, il se présente sous la forme d’un petit cylindre recouvert d’une croûte lisse et collante de couleur orangé à rouge, renfermant une pâte onctueuse et fondante de couleur jaune clair. D’un goût puissant et délicat à la fois il vous offrira des saveurs parfumées, salées et sucrées relevées d’arômes d’alcool rt d’une légère fragrance de paille. [21] Beau et fort… [22] Et à foison ! [23] La vue serait la seule différence entre une pratique cunniculturelle et un chalet suisse selon l’adage bien sûr ! Par ailleurs c’est aussi un fromage français, fabriqué dans l'Allier dans la commune de Domérat par la Laiterie du Chalet grâce aux laits crus réfrigérés achetés aux éleveurs bovins et commercialisé par le Comptoir des Artisans Fromagers situé dans la Creuse à Gouzon . [24] Petit fromage du plateau du Larzac aux saveurs exquises de mûre et de sapin ! [25] Et dans le Nord du département coule la Braye qui se jettera à corps perdu dans le Loir. Les vaches en contemplant cette rivière pensent aux ânes bien bâtis en attendant d’être bâtés ! Malgré cela la bite d’âne est un fromage à pâte molle en forme de bûchette ! [26] Le Loir-et-Cher se sent souvent très solognot entre les deux affluents de la Loire ! [27] Le Gourmelin des pays de Loire est un fromage de Vache à pâte molle et à croûte lavée ! [28] Le Bougon est un fromage français au lait de chèvre à pâte molle, à croûte naturelle ou ensemencé de Penicillium Camemberti ce qui explique sa mauvaise humeur [29] L’anneau du Vic-Bilh est un fromage au lait de chèvre en forme d'anneau, produit dans le Vic-Bilh en pays d’Adour. L’Adour, c’est loin du loir ; la chair de l’anneau est douce pour l’âne qui brait là ou il habite ! [30] L’Oustet ou le Bethmale est un des rares fromages de vache originaires des Pyrénées ariégeoises. Il tire son nom de la vallée de la Bethmale où il était fabriqué à l'origine. La bête mâle n’était pas bouc puisque le fromage est vache ! [31] Le parangon n’est pas un fromage ! Souvent il est de vertu mais il faut ici lui donner le sens spécifique employé par Jules Verne dans 20 000 lieux sous les mers ! Parangon : « Pierre précieuse, perle remarquable par sa beauté, sa perfection » [32] Amour de Nuits ! Sans doute devriez-vous en parler à Saint Georges ! L’amour de Nuits est un fromage frais et beurré de Gilly-lès-Cîteaux en Bourgogne comme son nom l’indique. Avec un nom comme celui-ci, l’accord, de fait se fait entre le vin et le mets…Y a-t-il un mais ? [33] Et à propos de vin, Provins serait plutôt pour cet accord afin de briguer quelques sensations de glisse entre la perle et le Vic [34] La légende raconte que les sœurs Tatin, propriétaires d'un hôtel-restaurant à Lamotte-Beuvron l’auraient inventée accidentellement. Encore du Loir-et-Cher et du bien solognot mais cette fois pour le dessert…Les sœurs Tatin ne tartinaient guère.
Jean-Marie Giraud
Écrit encore à Corps entre le 18 avril et ce début mai 2023
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