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Le ça, le moi et le surmoi (poème freudien)

  • Photo du rédacteur: Jean-Marie
    Jean-Marie
  • 20 févr. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 févr.








Oublier l'ça du sablier

Ce dur du ça qui va plier !

Obérer l'moi sans le moirer,

Mirer mon moi sans me marrer Et mettre en moi le surmoimètre[1]

Pour qu’l’émoi soit sans rien omettre.


Le temps alors, il se disloque

Sablier coule seul dans ma turne

L'émoi en moi qui m'interloque

Mon érigé n'est qu'en nocturne

Je m'percois loin je ventriloque

Et mon surmoi joue les brise-burnes.

Les grains, le sable, vitesse en nœuds

J'perds mes amers marins d'ivresse

Et tout s'emmêle dans l'caverneux

Et tout se noue de bout[2] en fesses

Ecoutes et drisses des sacs de nœuds

Mon surmoi là est en détresse


Mais le temps presse gros temps de grains

Vous n’rirez plus de mes trois ris

Devant j’ai mis le tourmentin

C’est un p’tit foc de barbarie

Un ça d’émoi surmoi mutin

Retour dard-dard[3] à l’écurie !


Éros maint’nant a choqué[4] l’arc

Il s’arque boute sur mes souv’nirs

Il rame moins fort dans ma vieille barque

Il étaie mal pour soutenir !

Je barre encore pour qu’le bout[5] s’arque

Sans qu’mon surmoi veuille le punir.


Si mon bout s’arque toujours encore

S’il veut du ça dix fois par mois

Malgré qu’le temps n’soit plus raccord

Malgré l’oubli du maître en moi

C’est que la dame dans son beau corps

Offre à mon nœud une tête d’émoi…


Les ris se laissent grand voile entière

Les bouts se choquent le lit se borde

Les nœuds s’enroulent moules marinières

Se lovent les fils pour tresser cordes

S’allongent filets en poissonnières

Entre les mailles plus de discordes.


Alors mon moi s’évanouit

Il aime trop ça quand elle sur moi

Elle aime tant ça, c’est inouï,

Elle dit sans rire tu es en moi

En moi caché en moi enfoui

Et moi en elle je suis chez moi !


Oublier ça, oublier l'ça

Quand mon moi cède au tain miroir

Quand sous les rides le condensat

Perle en coulisses de tiroirs

Et qu’émoi sonne de faire fissa

D’ôter l’surmoi d’sa tour d’ivoire,


Pour l’poser là rêve éveillé

Mi sur l’amer mi sur les flots

En sol mineur ou sur cahier

Sur la terre ferme ou sur rafiot !

L’ami Sigmund il s’est noyé

Le moi de ça navigue à flots !


Ainsi vont là en existence

Les petits ça qui se surmontent

Les p’tits émois de circonstance

Qui font qu’en tube le mercure monte

Exacerbant les impatiences

Du surmoimètre qui compte et conte,


Qui nous raconte en narratif

Le nombre de ça sans importance

Quelques émois un peu hâtifs

Des moi sur elle en alternance,

Sur moi son corps roboratif

Offre bel habit à l’éminence !


Quel surmoi mettre dans la balance

Quand en souv’nirs s’brouillent les images ?

L’enfant l’parent en rémanence

L’amant, l’ami, l’mari bien sage ?

L’amour toujours en fer de lance

Des fils comme ça pour le tissage,


Des fils d’émoi pour qu’les ancrages

Ne soient plus chaînes mais deviennent soie

Comme des fils d’or de garnissage

Qui en nous câblent et nous voussoient :

Le surmoi tutoie le dressage

Alors que le moi y sursois !



[1]Le surmoimètre mesure le degré de culpabilité et de dépréciation du moi quand il est en mode narcisse (je me mire) et en même temps - dans son acception jupitérienne - dans l'éradication et la fuite du ça : je me tire ! Le mot tire, issue du verbe tirer peut, quant à lui, refléter soit un état- en opposition à rester -, donc revêtir une intransitivité arrogante puisqu'ayant sens seul ou juste avec un ou des attributs du sujet, dans la mesure où il est employé dans une forme argotique tout comme auraient pu le faire les verbes casser, barrer, décaniller, mettre les bouts... Soit revêtir une forme plus transitive dans la définition du surmoimètre visant l'éradication ou la fuite du ça en y adjoignant, par exemple et/ou à tort, une suite verbale du genre : "une balle dans la tête " ce qui peut faire perdre en même temps le ça et ses deux acolytes qui se confrontent à la réalité extérieure. Certes quelques phonéticiens objecteront que le surmoimètre pourrait s'orthographier le surmoimettre et qu'ainsi outillé, même le ça pourrait remettre ça (ils veulent dire le couvert pour dresser à nouveau l'émoi) et se débarrasser ainsi de la censure qu'exerce le surmoi sur le moi miré et sur le remède contre la gravité : le bois bandé. [2] Mot pour désigner la corde sur un bateau. Se prononce boute prière de faire la liaison ! [3] Certains l’orthographie dare-dare et à juste titre mais ce faisant, ils ne peuvent envisager le dubitatif dans la précipitation. [4] Choquer : terme de marine signifiant : « diminuer la raideur d'un cordage tendu en le filant un peu sur le guindeau, le treuil ou la bitte où il est tourné. » [5] Bout : Extrémité d'un corps ou d'un espace considérés dans le sens de la longueur. Se prononce bout



Jean-Marie Giraud

Corps, le 20 février 2023

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