Marelle
- Jean-Marie
- 20 févr. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 janv. 2021
Combien en avons-nous tracées avec un caillou tendre ou une mauvaise craie ? Cette marelle-là, ma maman l'appelait hirondelle... Sans doute que nous tracions en longues ailes les cases 4 et 5 ! La terre, le ciel, et ce petit bout d'enfer qui nous obligeait, tel Sisyphe à tout recommencer à refaire notre parcours de vie !
Quand s'emtombent là-bas les bras Que mal tombent les ans timbrés Que les bières en linceul ambrées S'font pierres tombales en embarras Il rest' des jours de gris désastres Compte à rebours d'la ronde des astres Quand s'enterrent en bas les corps Qu'en mal se terrent en même décor Les fines dépouilles des cimetières App'lant les fouilles à faire litière Mi paille misère excrémentielle Amendant terre maudissant ciel… C’est la marelle, zéro à dix
Forme hirondelle sans préjudice
La terre c’est rien le ciel c’est tout
C’est aérien c’est neuf en tout
Y’ a juste l’enfer pour le palet
Tout à refaire plus de palais.
Poussant la pierre les pieds devant Vers le Saint Pierre gardien du vent Partant d'la terre sur cette marelle Qui cherche l'éther en nues de ciel Frôlant l'enfer touchant l'envie L'envie de faire le mort à vie... En robe blanche traîne en détour Voile sur les hanches qui les entourent, Se tiennent livides, cordes et potences Sauts dans le vide, veines d'importance, Vies objectées, vital ôté, Mort injectée, moral hâté...
C’est la marelle, zéro à dix
Forme hirondelle sans préjudice
Et un deux trois c’est à cloche-pied
Puis moins étroit quatre cinq deux pieds
Mi vie c’est six c’est officiel
Le palet glisse huit neuf vers ciel
Y’ a juste l’enfer qui touche de près
D’mi-tour à faire tout l’monde est prêt.
Mais quel sésame pour dire que s'ouvre? Quelles sont ces âmes qui de terre sourdent? Quelles armes acèrent les homicides? Quelles larmes amères poussent au suicide ? L'errance est là sans vie des anges Et l'au-delà exige l'échange. La pierre qui glisse sur terre vers ciel Devient complice en substantiel D'essence de vie d'éthers en l'air D'espoir d'envie de douces colères Qui équilibrent les pieds des vers Cocons de fibres pour doux calvaires.
C’est la marelle, zéro à dix
Forme hirondelle sans préjudice
Frontière linceul âme en suaire
Passage tout seul vers l’ossuaire
En résidence pérennité
Correspondance d’éternité.
Jean-Marie Giraud
Villemus, le 17 février 2020
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