Mytiliculture
- Jean-Marie
- 23 avr. 2024
- 6 min de lecture
La décision de la publication de ce texte a été difficile à prendre... Une longue gestation. Le texte, je l'ai finalisé le 27 novembre 2010 quand j'habitais à Nyons. Je l'ai écris après avoir passé quelques journées "vacances" autour de l'étang de Thau, et en voyage à Sète, en escapade à deux avec Agnès tous deux en cinquantaine !. Je l'ai écrit en pensant à Boby Lapointe et à Georges Brassens. Tous deux aimaient les mots, les chairs et jouer avec eux et jouer avec elles ! Je l'ai écrit comme une dégustation. Je l'avais d'abord nommé "dubitative" en pensant à Pierre Desproges et puis la culture a pris le dessus qu'elle soit cul, mytili ou ostréi !
25 renvois pour notes qui se veulent didactiques... Initialement créées sous forme de liens, elles proposaient texte image et son selon les besoins. Dans la version PDF jointe, les notes de renvois ont été adaptées en version textuelle.
Recherchant en caleçon l'esquisse d'une trique
Je rêvais, pour grossir, d'une femme belle et ronde.
Bordelaise, berruyère (1) callipyge (2) symétrique
Je l'espère du Cher, de Bourges, ou de Gironde.
Hétéro par nature, attiré par l'anis
J'aime à imaginer que la belle putative (3)
Ne soit pas trop farouche et offre pour la glisse
Ses huis en sacerdoce et des poses lascives.
Aimant belles matures et n'étant point hâtif
Je voudrais honorer cette femme putative
Et visiter en plein son petit trou qui plisse
Sans qu'elle me réponde qu'elle reste dubitative. (4)
Je l'oblige à languir et à se reposer
Sur la berge vaillante d'un cours d'eau sinueux
Tâtonnant de la main, cherchant à s'opposer
À la verge brillante d'un corps doux si noueux
Et comme le contrepet (5) est un mot cul de poule
Celui-ci pourra-t-il recevoir vit d'amant ?
"A prendre un coquillage, autant choisir la moule !
Pense la Berruyère, "de Thau (6) ... Évidemment !"
"Bouzigues, Bouzigues ! Je suis né à Picpoul !
L'anis est étoilé tout près de Marseillan
Mésestimant les huîtres et lassé par les moules
J'espère l'exploration de son cul bien seyant !"
En supposant le pire et qu'elle soit pute hâtive,
Cette gironde de chair vendant ses charmes à Thau:
Saura-t-elle proposer à ma lance furtive
Un voyage en verso pour un modique taux !
"D'écus je n'en ai plus" dit la belle parpaillote
"Les taux d'usure sont lourds pour qui Sancerre habite
Et recevoir la vôtre tout près de la Grande Motte
Oblige mon arrière train à vivre en cénobite !" (7)
Moi qui serais plutôt pour !(8)
"Je vous comprends Madame mais l'étriqué me tente,
Je les connais toutes, mytiliculteur (9) ancien
Espagnoles et bouchots hollandaises attirantes...
Mes écus seront votre si votre cul est mien !"
"Mon cul est privatif comme le sont mes chairs
Et triquer mon œillet ne m’agrée qu'à moitié
Mes écus sont à Nice, mon pastis dans le Cher,
Ma moule de Sancerre se laisse déguster !"
Je supputais le pire elle n'est point pute hâtive :
Cunnilinctus (10) en Thau, sans être dubitatif,
Est un joli présent sur moule bien olfactive
Et être dans l'étang ne me laisse point hâtif
Pour très bien honorer ma gironde captive.
"Mon père est né à Ré mais grandit à Rio
Ma mère est marinière de Pezennas native...
Votre langue, a la pointe, c'est Boby sur clito !"
Ainsi furent les phrases de ma dame sancerroise
Qui aimait ô combien ! Se faire gamahucher. (11)
Sa moule de marinière avait goût de framboise...
Dans les limbes la belle se fit fort de hucher ! (12)
"Si votre coquillage est un calcéolé (13)
Un bivalve avec pied plein de marines senteurs,
Une moule de Sancerre goûteuse sachant miauler :
Apprenez de ma langue, je ne suis pas menteur,
Que de tout Thau l'étang je suis le plus curieux
Des fruits de mer juteux écaillés par mes soins !"
"Vous me flattez pour sûr, vous me flattez Monsieur,
Mon bivalve prend pied quand votre langue l'enjoint !"
Et si cette belle hucha c'est que son pied elle prit ;
Ma langue donc l'enjoint de s'offrir plus encore
À l'écailleur Sétois qui s'émeut et qui prie
Pour que douces commissures à sa langue soient décor.
"Quand l'amant de Thau t'aime, le sien se fait bouchot ! (14)
Mon père fut cénobite ma mère anachorète
Se défroquant tous deux ils se mirent au boulot
Et dans l'étang de Thau mirèrent leur amourette.
Je suis né à Picpoul, Pinet (15) le bien nommé
Si ma mère fit les eaux, mon père prit l'apéro;
Je naquis dans le blanc et sur une grande aumée (16)
Et bénit par des moines archipresbytéraux."
"Saviez-vous bel amant, et je suis là sincère,
Que votre art cunnilincte et presque polyglotte
Transporte ma libido sur un hétérocère , (17)
Vers les vers langues mères du Gagne-monopanglotte" (18)
"Sur un hétéro cerf libido transportée ?
Ma langue n'est qu'un appeau voulant goûter Sancerre
Mais de celui des bois j'ai le membre érigé
Et je vais vous montrer de quelle manière il sert !"
"Mais c'est qu'il est bien fier ce beau vit de Bouzigues !
Ferait-il près de Thau honneur à fille de Cher ?
Je le voudrais pour moi mais rien que pour mézigue :
Lové, dressé, pressé, en bosse en os en chair !"
"Elle était jusque là très diffuse et nacrée
Mais comme à Arcachon ou bien près d'Oléron
Je vous propose l'huître comme union consacrée
Si vous vous allongez en offrant franc giron."
"Berruyère et gironde, j'ai deux beaux seins de mère,
Ma moule de Sancerre s'offre à l'union de l'huître (19)
Surtout si près de Thau à deux pas de la mer:
Je remonte mes cuisses et m'offre à vous bélître (20)
Non sans vous demander en préalable osé
Si vous me soupçonnâtes d'être une vulgaire catin
Hâtive de surcroît et les fesses rosées :
Cavalier vous le fûtes, cavalier traîne-patins !" (21)
"Holà belle amante ! Il y a fine de claire !
Un bélître mézigue ! Cavalier traîne-patins !
N'oubliez pas Madame mon olfactif flair
Pouvant à vue de nez repérer les putains
Qu'elles soient hâtives ou non de Sancerre ou de Ré,
Désireuses d'écus mais n'offrant pas le leur !
J'ai pu envisager que votre œillet en raie
Avait bon dos de dire qu'il n'aime pas douceur !"
"Je vous l'ai déjà dit: mon cul est privatif,
Mais pour l'union de l'huître j'attends dubitative
Que vos mots cessent enfin et que phallus actif
Envahisse la grotte de l'amante putative.
"Je me défroque aussi comme mon père cénobite
Pour vous montrer Madame de quelle manière se sert
Un habitant de Thau de son pieu, de sa bite
En supputant bien sûr que votre beau con serre !"
"N'ai-je pas huché tantôt, proposant beau concert ?
Vous bichez, vous bichez mais vous ne nichez guère
Et mon con s'impatiente que votre vit de cerf
Propose sa prestation juste avant le dessert !
Réerez-vous bel amant ou pousserez-vous brame
Quand votre pine sera en limite combattante ?
Mon con serre-t-il assez votre queue de quidam ?
L'union ostréicole comble-t-elle vos attentes ?"
"Je glisse avec aisance en votre con cillant
Et si je ne scie pas admettez que je lime !
Limant l'amante aimée je me sens tout aimant
Aimant l'amante à Thau j'en oublie les scolymes ! "(22)
"Monsieur fait des rimes riches quand il est dans la place !
Ma mère en marinière savait aussi les faire
Quand sur l'Escaut du Nord elle offrait sa culasse
À mon père rétais rétif mais beau corsaire !
Ce mécano des flots aimant tant la mouclade (23)
Savait sa marinière experte en moule offerte ;
Farcie par encornet gratinée en éclade : (24)
Il enconnait souvent sa fiancée bien ouverte !"
"Votre ADN Madame est aussi marinière !
La mouclade sétoise mesure, les pieds en Thau,
Combien mon vit coulisse et sans faire de manière
En votre fente altière et ce sans piper mots !
Souffrez que je vous dise que votre gaine serre
Qu'elle serre de belle manière au service du cerf
Le brame j'émettrais mais réerais-je en concert ?
Votre croupe berruyère sait offrir le Sancerre !"
"Monsieur vos mots me touchent et votre dard me pâme !
L'éclade, l'épine, scolymes, ma moule est cuisinée
Sans manière elle s'émeut de votre art pour les dames !
L'union de l'huître est douce pour belle concubinée !
Votre Bouzigues engin se fait bel écailleur,
Mon bivalve avec pied prend le sien Marseillan !
Le grau (25) vit qui s'en va était-il mareyeur ?
Il me laisse mariner habillée peu seyant !"
De narrer cette idylle et de mirer l'union
De l'huître sur l'eau de Thau avec ma Berruyère
J'ai acquis certitude que ma reine d'Oléron
Mesure, pied à coulisse et de fort belle manière,
Combien elle aime la mer et ses fruits en nature !
Botaniques exploits, géographiques endroits :
Les mots sont bien graciles, et souvent ils murmurent
Qu'entre eux existent des îles peuplées de jeux d'émois.
Ces jeux d'émois sont là pour dire qu'une rétaise
Permet à un thésard de mettre lumière sur raie
En tentant de lever bien haut son hypothèse:
La moule près Grau du Roi vivrait-elle en marais ?
Ainsi s'achèvent mes mots en rimes mytilicoles:
Modernité aidant, des renvois des signets
Vers d'hypertextes agiles et en douces corolles,
Argumenteront thèse que j'aimerais signer.
Jean-Marie Giraud,
Nyons, le 27 novembre 2010
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