Poissons fictionnels

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Il était une fois un gros poisson pilote

Qui vivait au grand frais dans sa petite roulotte.

Son amie la plus chère était une chouette hulotte

Et son plat préféré le lapin gibelotte.

Passionné par la fraie mais craignant papillote

Il n’osait guère sortir de peur qu’on l’emmaillote

Comme on le fait souvent pour la queue de la lotte !

Un jour dans un bassin il rencontra Charlotte

Une raie présumée d'en être une qui gougnotte

Mais qui porte fort bien la dentelle qui maillote.

" Bonjour Madame la raie dit le poisson pilote

On vous dit attirée par l’bouton qui s’grignote

Par les belles saumonettes qui jouent les matelotes

Par les dames des lieus quand leurs yeux bleus dorlotent ! "

" Monsieur l’poisson pilote votre œil coquin clignote

Et je vois bien chez vous l’envie qui vous picote !

Je n'm’interdis rien mais je pense qu’on m'surcote .

Je choisis partenaires comme je choisis culottes !

Êtes-vous brésilien ? Ou alors patriote ?

Patriote tropézien ? Comme un vrai tourne-motte ?

Ou alors l’Italien ? Celui qui emmaillote !

C’est le tango tanga qui en moi fait rase-motte ! "

" C’est vrai que le tanga n’habille guère que la motte

Et que certaines vues agitent mon épiglotte,

C’est pourquoi maintenant je n’ose pas dire Charlotte

Que j’aim’rai de ce pas ôter votre culotte

En espérant qu’la vue en rien ne s’escamote,

Qu’vos atours en chair nue ne fassent point fausse note.

Vous savez belle Charlotte que sous ma redingote

J’ai quelqu’atouts précieux pour bien faire la popote ! "

" Vous voulez dire Monsieur qu’vous m’proposez la botte ?

Que devant vous ce jour moi je me déculotte ?

Que de plus, oh my god, vous m’mangiez la griotte ? "

" Je n’ai pas dit manger, je susurre, je suçote

J’ai chaud toujours partout je suis une bouillotte

Je suis franc du collier pas d’course à l’échalote ! "

" C’est déjà mieux ainsi ! Vous n’êtes pas un coyote !

Avez-vous relevé que je suis de Mayotte

Mais qu’en géographie j’eus pu être chypriote

Adorer par d’ssus tout le goût d’la cancoillotte

Où même, ce s’rait un comble, être une vraie solognote !

J’ai préféré parler en une strophe rigolote,

Vous pensant bien curieux et un peu polyglotte

– Peut-être pensez-vous qu’en bonne raie je yoyote –

De c’qui m’habille si bien… Je parlais des culottes !"

" Madame la raie ailée je n’suis pas patriote !

Pourtant quand est aubade je m’emberlificote :

Pour vous le brésilien en ligne d’asymptote

Et puis l’bel italien qui n’soit pas anecdote

Enfin le tropézien pour que soit le jackpot !

J’airais aimé, j’avoue, pour que vos fesses ballottent

Apporter le tanga qui s’insère et fricote ! "

"Je vous en remercie et mon chat qui marmotte

Pourrait se réveiller et allumer loupiote…

Mais avez-vous pensé vous l’ami des hulottes

Que ce s’rait vraiment chouette et vraiment sans fausse note

Que vous assortissiez ces présents qui tricotent

En moi l’envie baleine d’un bel haut antidote

À la gravitation et pour ma part je vote

Pour joli soutien-gorge pour les seins d’la Charlotte !"

" Ô belle raie en bassin je ne suis pas gymnote,

Je suis bien au courant, je ne suis pas linotte :

Nonante cinq bonnets B, dentelle qui frisotte

Et en assortiment avec les trois culottes ! "

Ainsi fut fait tout en mots sans parlotte !

Mais l’histoire ne dit pas si c’était en gavotte

Ce début d'danse nuptiale, ni si en ravigote

Ils se mangèrent tous deux… Mais cela se mijote !

" Madame la raie ailée je n’suis pas patriote !"

Jean-Marie Giraud

Corps le 13 octobre 2022