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Les mets bien cuisinés

  • Photo du rédacteur: Jean-Marie
    Jean-Marie
  • 19 nov. 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 nov. 2023







Il était une fois puis une jolie revint.

Dans leurs vie il faisait froid peu d’amour peu de vin.

Leur liaison était presque à l’arrêt, sans sel,

Sans épice, sans croquant, morne plat en écuelle.

Etaient-ils encore épris ? Ou alors pris au piège

De la valse des prix qui solde les privilèges ?

Etait-ce toutes ces pièces apportant pharyngite

Au loyer indécent constituant leur gîte ?

Etait-ce la perspective de quitter corps et âme

Vers de l’encore bien flou, même si muni de trame ?

Continuer l’chemin d’un accord corps à corps ?

Ne pas changer demain, de monts ni de décor !

 

Cuisiner ciseler mixer peler trancher

Enfourner démouler saisir blanchir braiser

La vie des poêles, culs de bouteilles, cumin gingembre

Ça pique c’est l’ail et plus d’envie pour chair en chambre.

Aïe ça fait mal le couteau tranche le sang s’écoule

Et c’est pas cool et ça fait mal c’est faute à Boule !

Aïe le corps saigne ! Plus de bonne chère chair en peau lisse

Là où la main comme le malin cherche l’épice

Là ou se plisse en chair de poule l’aine sensible

Là où se cache à fleur de cil la larme audible.

Le culotté propose alors sentier d’esquisse

Cheminement en doigté lent vers la réglisse

Qui laisse au vert le goût rosé des lèvres humées

Qui passe au rouge pour que les lèvres embrassent fumet.

 

Contourner sinuer lisser rouler gouacher

Emboucher savourer pétrir franchir baiser

Soyeux les poils, et cul merveille, festin des membres

C’est doux c’est thaï la nuit s’éveille les corps se cambrent !

Elle ôte chandail ! Oh ! Comme c’est beau ! Il montre Picpoul

C’est chouette c’est cool et dans la tête tout qui chamboule !

Le skaï rougit et puis se plisse elle, elle verveine elle se mélisse

Lui il rosit il se safrane et s’écrevisse

Plus d’chair de poule p’tit bout d’étoffe et le loisible

D’ôter ou non en sa fleur d’aine la soie paisible.

Une soie très fine qui habille peu et s’fait complice

Quand ses doigts doux et sous les fils en sa raie glissent

Et que ses vers deviennent dicibles pour le gourmet :

Ses lèvres sur les siennes se sont millésimées

 

Dans le palais les gouttes s’allongent en virevoltant

C’est culotté et c’est osé, c’est culottant !

C’est comme le thé qui a fait tan qui d’vient tannique

Comme le Grenache et l’Carignan qui f’raient la nique

À la Syrah à la Clairette, qui s’f’raient mousser

Dans l’besoin d’bulles pour s’faire Crémant tout l’monde le sait !

Les vins s’égarent or c’est maint’nant qu’il faut souhaiter

Qu’les muses inspirent des verres de vin des tasses de thé

Et qu’elles proposent – à lui qui peint, à lui qui verse

Sur sa palette des vers de gris à la renverse,

À celui-là beau qui versifie des dames nues –,

Douces parcelles de chair par l’étoffe soutenues.

 

Dans le lit gai les corps s’allongent en mijotant

La soie cachée n’est plus qu’un fil peu culottant !

Sous ses baisers son bel intime se fait tonique

Il est panache il est friand il communique

C’est l’opéra c’est l’opérette en gynécée

Qui chantent en bulles quelques ferments de l’Odyssée !

C’est un tableau pour gare d’Orsay qu’il faut tenter,

Elle s’rait la muse de tous ses vers sans chasteté

Celle qui propose à lui – qui butine et renverse

Le lit du vin sur des palettes qu’un pinceau perse

Tapisse de vers soufflés syllabes nues et retenues –,

Son icelle de chair où il est bienvenu.

 

Jean-Marie Giraud

Corps, le 18 novembre 2023


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