Prose it !
- Jean-Marie
- 19 nov. 2023
- 3 min de lecture
Prose it !
Il était une fois puis une jolie revint. Dans leurs vie il faisait froid peu d’amour peu de vin. Leur liaison était presque à l’arrêt, sans sel, sans épice, sans croquant, morne plat en écuelle. Etaient-ils encore épris ? Ou alors pris au piège de la valse des prix qui solde les privilèges ? Était-ce toutes ces pièces apportant pharyngite au loyer indécent constituant leur gîte ? Était-ce la perspective de quitter corps et âme vers de l’encore bien flou, même si muni de trame ? Continuer le chemin d’un accord corps à Corps ? Ne pas changer demain, de monts ni de décor !
Cuisiner ciseler mixer peler trancher enfourner démouler saisir blanchir braiser, la vie des poêles, culs de bouteilles, cumin gingembre, ça pique c’est l’ail et plus d’envie pour chair en chambre. Aïe ça fait mal le couteau tranche le sang s’écoule et c’est pas cool et ça fait mal c’est faute à Boule ! Aïe le corps saigne ! Plus de bonne chère chair en peau lisse là où la main comme le malin cherche l’épice, là ou se plisse en chair de poule l’aine sensible, là où se cache à fleur de cil la larme audible. Le culotté propose alors sentier d’esquisse cheminement en doigté lent vers la réglisse qui laisse au vert le goût rosé des lèvres humées, qui passe au rouge pour que les lèvres embrassent fumet. Dans le palais les gouttes s’allongent en virevoltant, c’est culotté et c’est osé, c’est culottant ! C’est comme le thé qui a fait tan qui d’vient tannique comme le Grenache et le Carignan qui feraient la nique à la Syrah à la Clairette, qui se ferraient mousser dans le besoin de bulles pour se faire Crémant tout le monde le sait ! Les vins s’égarent or c’est maintenant qu’il faut souhaiter que les muses inspirent des verres de vin des tasses de thé et qu’elles proposent – à lui qui peint, à lui qui verse sur sa palette des vers de gris à la renverse, à celui-là beau qui versifie des dames nues –, douces parcelles de chair par l’étoffe soutenues.
Contourner sinuer lisser rouler gouacher emboucher savourer pétrir franchir baiser soyeux su poils et cul merveille, festin des membres. C’est doux c’est thaï la nuit s’éveille les corps se cambrent ! Elle ôte chandail ! Oh ! Comme c’est beau ! Il montre son Picpoul, c’est chouette c’est cool et dans la tête tout qui chamboule ! Le skaï rougit et puis se plisse elle, elle verveine elle se mélisse, lui, il rosit il se safrane il s’écrevisse, plus d’chair de poule p’tit bout d’étoffe et le loisible d’ôter ou non en sa fleur d’aine la soie paisible. Une soie très fine qui habille peu et s’fait complice quand ses doigts doux et sous les fils en sa raie glissent et que ses vers deviennent dicibles pour le gourmet : ses lèvres sur les siennes se sont millésimées Dans le lit gai les corps s’allongent en mijotant la soie cachée n’est plus qu’un fil peu culottant ! Sous ses baisers son bel intime se fait tonique il est panache il est friand il communique, c’est l’opéra c’est l’opérette en gynécée qui chantent en bulles quelques ferments de l’Odyssée ! C’est un tableau pour gare d’Orsay qu’il faut tenter, elle serait la muse de tous ses vers sans chasteté celle qui propose à lui – qui butine et renverse le lit du vin sur des palettes qu’un pinceau perse tapisse de vers soufflés, syllabes nues et retenues –, son icelle de chair où il est bienvenu.
Jean-Marie Giraud
Corps, le 18 novembre 2023
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